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Comment vivre aujourd’hui la montagne dans un parc national ? Quarante ans de présence active du Parc national des Écrins ont-ils modifié les mentalités et les comportements ? Quel imaginaire de la montagne s’est installé ? Quelle place les politiques de protection de la nature accordent-elles à l’homme et au patrimoine culturel ?

Pour tenter d’apporter quelques réponses à ces questions, nous avons parcouru le massif aux sept vallées. De nos enquêtes initiées par le Parc et le Centre de l’oralité alpine est née cette exposition, réalisée par le Musée dauphinois, qui marque l’un des temps forts de la célébration du quarantième anniversaire du Parc.

Dans le jardin du cloître de l’ancien couvent de Sainte-Marie d’en-Haut, une trentaine de photographies panoramiques invitent à contempler de hauts sommets : le Bec de l’Homme, la Meije, l’aiguille du Plat de la Selle, l’Olan, Le Rateau, la Barre des Ecrins, etc. Au cœur de cette carte imaginaire retentit une création polyphonique qui se nourrit des paroles collectées. Le visiteur est sollicité par ce « cinéma pour l’oreille » composé de témoignages sensibles de professionnels de la montagne : alpiniste, guide, pasteur, écrivain, gardien de refuge, musicien, monitrice de ski, berger, glaciologue, etc.
Installés dans les galeries du cloître, des portraits photographiques grand format provoquent une première rencontre avec les habitants des Écrins. Ils nous invitent à franchir le seuil des salles d’exposition attenantes pour partager leur récit de vie. Réalisés par les enquêteurs et photographes Céline Bernard, Caroline Fontana, Katia Kovacic, Kiyé Simon Luang, Adrien Perrin, Jean-Pierre Vallorani et Vincent Verrier, Gérald de Vivès, une trentaine de portfolios sonores sont nichés dans des espaces boisés. Ils livrent les confidences d’un vétérinaire, d’un épicier-éditeur, d’un boulanger-comédien, d’une sage-femme à domicile, d’un médecin-anthropologue, d’un jeune pisteur-secouriste, etc. ; ces témoignages décrivent tour à tour les bonheurs et les contraintes de leur quotidien. En filigrane se devinent les raisons plus ou moins conscientes de leur présence sur ce territoire de montagne.
Ces « caractères d’altitude » se livrent en toute liberté et nous parlent d’une montagne humaine, où la protection de la nature intègre aussi sa part culturelle. Ils invitent ainsi à s’interroger sur les missions du Parc et sur le renouveau attendu de cette institution, à la faveur de son anniversaire.

Spécifications techniques (12 mois): Réalisation de 12 oeuvres multimédias basées sur un travail sonore, photographique et ethnographique.